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Nord Céréales devrait exporter 60 % de céréales en moins

Pour l’exercice 2024-2025, Nord céréales prévoit d'exporter entre 850 000 tonnes et 1 million de tonnes de céréales, soit 60 % de moins que la campagne précédente.

La campagne 2024-2025 démarre difficilement pour Nord Céréales, qui gère les exportations de céréales via Dunkerque. Le disponible exportable est très en dessous de 2023-2024. Explications avec Joël Ratel, directeur général de Nord Céréales.

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Chez Nord Céréales, Sica qui gère les exportations de céréales via Dunkerque, la campagne 2024-2025 s’annonce compliquée. Les mauvaises conditions climatiques depuis octobre 2023 ont pénalisé les rendements et la qualité des grains. « Les collecteurs de la région ont rentré 25 à 30 % de tonnes de céréales en moins, précise Joël Ratel, le directeur général. Ce qui diminue pour nous le disponible exportable. » La concurrence des pays de la mer Noire rend aussi le blé français toujours peu compétitif.

Joël Ratel, directeur général de Nord Céréales, la Sica qui gère les exportations de céréales via Dunkerque (©  Nord Céréales)

Retard pris

Ainsi, au 31 octobre 2024, Nord céréales n’avait vendu que 136 000 tonnes : 67 000 tonnes vers les pays tiers, 56 000 tonnes vers l’Europe et 12 566 tonnes en France pour alimenter les amidonneries de la région. « Seulement 155 000 à 160 000 tonnes sont prévues au 31 décembre, contre 850 000 tonnes habituellement », précise le directeur général. Les céréales partent essentiellement vers le Maroc mais pas vers la Chine et l’Égypte.

La Russie et l’Ukraine exportent, elles, beaucoup vers l’Égypte, l’Algérie et le Maroc. La Chine, qui utilise aujourd’hui ses stocks, est aussi absente de leurs destinations. La Sica estime qu’il devrait y avoir de l’activité au début de l’année prochaine. « Au premier semestre 2025, l’Afrique de l’Ouest pourrait être aux achats, de même que le Maroc et peut-être l’Égypte », espère Joël Ratel. Mais le retard est déjà pris.

Encore beaucoup d’inconnues

Pour l’exercice 2024-2025, Nord céréales prévoit entre 850 000 tonnes et 1 million de tonnes exportées, soit 60 % de moins que la campagne précédente. « À voir cependant comment les marchés s’ouvrent à nous et comment va se comporter la Russie dans les semaines à venir, s’interroge-t-il. L’Australie et l’Argentine vont aussi arriver bientôt sur le marché. Il y a donc encore beaucoup d’inconnues. » Les importations devraient atteindre le même niveau que la campagne précédente.

Construction d’un nouveau silo

Nord céréales entend réduire sa dépendance à l’exportation en poursuivant ses activités de diversification, engagées depuis fin 2018 avec les importations de maïs et de pellets. Elle a investi 23 millions d’euros dans la construction d’un nouveau silo de 30 000 tonnes dont la mise en service est prévue en avril 2025. Il comporte huit cellules dont deux sont équipées en fonds vibrants, ce qui permettra de traiter des marchandises délicates en évitant les grains cassés.

Il sera possible de décharger à la fois des camions, des trains et également de charger des containers, une nouveauté pour Nord céréales. « La tour a été dimensionnée pour aller jusqu’à 105 000 tonnes de capacité de stockage dans les années futures », souligne Joël Ratel. Ce deuxième silo permettra à la Sica d’être moins vulnérable en cas de panne, par exemple. Au total, la capacité de stockage de la Sica atteindra 330 000 tonnes.

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